Le travail de la lumière doit être préparé ; alors cette dernière peut se déployer, et devenir un art de la couleur qui fait exister le verre. Mais pour cela, je dois faire avec des couleurs, des formes, des matières déjà existantes.
Ma palette de couleurs correspond à une gamme de verres particulière, spéciale pour le fusing, et il me faut prévoir que tous les verres soient compatibles entre eux. La verrerie de Saint-Just propose une palette magnifique, qui s’est améliorée au fil des années et renouvelée, mais une nouvelle palette va la remplacer et n’est pas compatible, or je n’ai pas encore travaillé avec. Les rouges, par exemple, sont difficiles à trouver. Leurs qualités de nacré, de qualité de fusion, varient.
Totem, fusing, verre et micas.
Ces derniers temps, j’ai redéployé mon travail pictural en insérant des poudres de micas dans le fusing. Elles sont cloisonnées entre deux verres, et m’imposent une certaine opacité. Ça contrarie la transparence, c’est un parti-pris de mettre mes verres sous la forme de tableaux, en obtenant une nouvelle lumière.
Carré, verre et micas.
C’est une nouvelle dimension dans mon « travail de peintre » : avant, j’étais une coloriste qui laissait les lignes de verre construire l’équilibre de l’œuvre ; avec ces taches opaques, c’est comme si je redevenais une dessinatrice, et réintroduisais le trait proprement dit. Au début, je les insérais entre deux verres, je les gouttelais, je testais. Maintenant, j’ose les étaler au pinceau. force, tu comprends comment surgissent les fonds, surtout les foncés ; le mica donne des bruns que je n’ai pas avec les verres seuls, et cela aide à renouveler en partie ma gamme.