Un métier dans les mains, j’ai osé reprendre ma route, retrouver ma situation de départ, travailler pour moi. C’était en 1997. Mais découvrir une matière, c’est aussi découvrir un langage…
…et pour pouvoir pousser ma parole aussi loin que je le souhaitais, il me fallait apprendre à « bien parler ». J’ai intégré une école d’arts plastiques, la seule qui se soit créé sur Béziers, et qui n’a vécu qu’un an… Si j’avais su, j’aurais fait cela bien plus tôt : un moment merveilleux, où j’ai senti que c’était là ma place ; j’ai appris la perspective, le dessin sur le vif, en extérieur, les études documentaires… La peinture n’est pas venue aussi vite que le reste, mais j’anticipais tout avec mon savoir du verre. Le pinceau était d’un maniement plus délicat…
Détail d'un panneau fusionné pour Grammont.
Mais dès qu’il s’est mis à glisser sur le papier, c’est devenu un pur régal. Ce combat, cette danse entre la toile et le pinceau, à travers l’œil… Dans cette alchimie, j’y voyais la même approche que celle que j’avais apprise durant les cinq années précédentes. Si j’ai eu du mal à passer par le pinceau, cela m’a permis de voir combien le fusing était ma façon de peindre. La confiance en moi est venue peu à peu. Ce fut une année de bonheur. J’ai compris pourquoi mes pinceaux, ce sont la main, les doigts, la pince, le coupe-verre. Je superpose des verres pour créer des lumières, et des couleurs déjà existantes s’entrecroisent et sculptent la clarté. J’entreprends mon verre comme une peinture.
Jardin japonais, 1, fusing.